Edito du Président

Retrouvez l'édito du président, présenté lors de la cérémonie des voeux 2023

Chères Consœurs, chers Confrères,

J’ai le plaisir de vous informer que la passation de pouvoir a eu lieu lors de la cérémonie des vœux de la CRCC, le 9 janvier dernier, et je suis ainsi très heureux de reprendre la présidence de la CRCC de Lyon-Riom, comme cela avait été convenu avec Sylvain Boccon-Gibod il y a 2 ans. Je le remercie sincèrement pour ces 4 années de mandature réussies au cours desquelles un énorme travail a été réalisé. 

Vous m’avez souvent entendu évoquer le rôle du commissaire aux comptes au centre de la vie économique et financière de notre pays. Le commissaire aux comptes, gardien de la sécurité financière, avec une mission qui permet de préserver un facteur essentiel de la croissance : la confiance. Car sans confiance, il n’y a pas de croissance possible et sans commissaire aux comptes, il ne peut pas y avoir de confiance. 

Je rappelle que nous certifions les comptes des entreprises pas seulement pour les actionnaires qui nous ont nommés, mais pour l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise, les clients, les fournisseurs, les salariés, les organismes sociaux …, le tout avec indépendance et rigueur. 

Plus que jamais je reste convaincu que notre profession a un rôle capital à jouer dans la société, car nous avons une mission d’intérêt général et que c’est essentiel. 

Je souhaiterais concentrer notre action autour de quatre piliers fondamentaux pour les deux années à venir : les enjeux ESG, la cybersécurité, le co-commissariat aux comptes et enfin les liens avec notre écosystème.  

 

      1. Les enjeux ESG 

 

Je vous rappelle en préambule quelques dates : 

1972 : Conférence de Stockholm 

1987 : Rapport Brundtland qui introduit le concept du développement durable

1992 : Sommet de la Terre à Rio de Janeiro 

1997 : Protocole de Kyoto sur le climat 

2002 : Conférence de Johannesbourg 

2009 : Conférence sur le climat à Copenhague 

2016 : Les accords de Paris COP 21 

2020 : Le Green new Deal 

2022 : COP 27 

 

Cela fait plus de 50 ans de tentative d’actions frileuses, il est temps d’agir réellement et de manière pragmatique ! 

Nous, commissaires aux comptes, nous avons un rôle essentiel à jouer car, encore une fois, il s’agit d’une mission d’intérêt général. 

Toutes les entreprises vont devoir démontrer une trajectoire vertueuse dans le cadre de la réglementation européenne applicable dès 2025. Cela passera par la taxonomie, la mise en place de KPI, la mise en place d’une comptabilité extra-financière, … et il faudra un tiers indépendant pour certifier ces données. Ce tiers, c’est naturellement le commissaire aux comptes. 

Nous devrons en revanche veiller à ce que nos missions aient une véritable utilité sociétale compte tenu des enjeux, et ne surtout pas tomber dans le cautionnement d’un green washing pratiqué depuis des années par les grands groupes les plus pollueurs. Il en va de notre crédibilité, mais aussi de l’avenir de nos enfants.  

 

      2. La cybersécurité 

Depuis plusieurs années, la transition numérique et l’importance croissante des data dans les entreprises ont fait émerger de nouveaux risques, liés à la dématérialisation de la richesse des entreprises au travers de leurs données. Une dématérialisation qui s'est faite dans le temps sans soulever une réelle prise de conscience des chefs d'entreprise et des pouvoirs publics de la valeur de ces data. 

Les habitudes de communication et de production des entreprises ont évolué et ont été multipliées, sans pour autant que les règles de confidentialité et de sécurité soient maîtrisées. Le risque cyber fait aujourd’hui partie des plus importants.

En 2021, deux entreprises sur trois ont subi une tentative d'attaque informatique, pour un dommage financier moyen de 300 000 €. La prévention et l’information permettent d’éviter les risques à tous les niveaux. Le commissaire aux comptes, dans le cadre de sa mission de sécurité financière, a un rôle à jouer et nous sommes tous concernés par ce sujet. Nous reconduirons avant l’été, au campus région du numérique, la matinale initiée en 2022 sur cette thématique.

 

      3. Le co-commissariat aux comptes

Autre sujet et non des moindres : défendre et promouvoir le co-commissariat aux comptes. Sans aucun doute, ce mécanisme est le plus efficace pour garantir un travail de qualité réalisé en toute indépendance. C’est parallèlement un formidable outil pour déconcentrer. 

Depuis de nombreuses années, le marché s’est dangereusement concentré même s’il reste en France, utilisatrice du co-commissariat aux comptes l’un des plus diversifiés. 

Faire connaître la richesse de l’offre et la qualité de l’audit proposée, promouvoir les bonnes pratiques en matière d’appel d’offres et informer les entreprises des avantages de ce dispositif qui leur permet de mobiliser des compétences adaptées à leurs besoins sans augmenter le coût qui reste le plus bas d’Europe…, c’est dans ce sens que nous avancerons cette année. 

Soyons positifs et voyons ce chantier comme une opportunité de faire connaitre la qualité de l’offre de nos cabinets pour plus de valeur ajoutée.   

 

      4. Les échanges avec notre écosystème

Nous continuerons tous les travaux engagés avec nos partenaires que sont le tribunal de Commerce de Lyon, le parquet financier, les magistrats de la chambre régionale des comptes, la brigade financière, les avocats, les notaires, la French Tech, Lyon Place Financière, France Invest, les écoles et universités dont le CLEA, …. 

En synthèse, chers Consœurs, chers Confrères, je souhaiterais vous demander de vous impliquer, d’être présents et acteurs. La CRCC est la vôtre et je compte sur vous pour nous faire part de vos idées, de vos besoins et d’être présents aux rendez-vous que nous mettrons en place avec tout notre écosystème. 

Nous, commissaires aux comptes, nous sommes une profession au service de l’intérêt général comme d’autres professions réglementées et je crois que c’est particulièrement d’actualité. En effet, plus que jamais l’état a besoin de corps intermédiaires, et doit pouvoir s’appuyer sur les professions réglementées, celles qui œuvrent au service de l’intérêt général. Leur indépendance et leurs compétences doivent permettre à l’état de déléguer son autorité, pour le bon fonctionnement de la société. 

Commissaires aux comptes, experts-comptables, avocats, notaires, administrateurs judiciaires, commissaire de justice, magistrats consulaires, chambres de commerce, … Nous avons un vrai rôle sociétal à jouer, plus que jamais notre pays a besoin de ces fonctions régaliennes que nous portons avec convictions et enthousiasme !